2024 / 2025 : Arts & Couleurs devient l'Atelier d'Arts Libres
Estampes, Gravures
Estampes
Une estampe est l’empreinte encrée ou non, réalisée sur un support à partir d’une matrice. Les gravures font partie de la famille des estampes.
A l'atelier, nous pratiquons la gravure en bosse, comme la gravure en creux, ainsi que les impressions uniques ou monotypes.
Les supports classiques des impressions sont les papiers gravure.
Mais on peut graver aussi sur le carton, le tissu, le plastiques, le cuir...
Pour la pérennité des œuvres, les supports ne doivent pas être acides.
(moisissures et brulures).
Pour les posts suivants, nous vous recommandons l'excellent article de Maxime Préaud réalisé pour la BNF à l'occasion de l'exposition Abraham Bosse.
La gravure en bosse
La gravure en bosse ou Taille d'épargne, les plus connues : Gravure sur bois et sur lino, linogravure que nous pratiquons à l'atelier Arts & Couleurs.
L'encre est déposée sur le relief de la matrice et les creux ne s'impriment pas et restent donc de la couleur du support.
Les collages de matières encrés ensuite sont aussi des gravures en bosse.
Le gaufrage sans encre est une empreinte marquée sur le papier.
Méthode et outils gravure en bosse :
Dans la gravure en bosse, le motif destiné à être imprimé n'est pas creusé. C'est autour de lui que l'on creuse. On dit qu'il est épargné, d'où l'appellation de "taille d'épargne" parfois utilisée.
On creuse avec des gouges plus ou moins épaisses, des cutters et des ciseaux à bois.
Nous travaillons à l'atelier Arts & Couleurs sur des porte-linos, plus sécurisés pour tous.
Dessous, quelques outils : cutter et lames, biseau de burin que l'on retrouve pour certains sur les pointes séches, rouleau encreur.
Taille-douce ou gravure en creux :
Suports : Métal, Plastiques, toutes les matières qui peuvent être tracées.
Dans les procédés en creux, ou de taille-douce, le motif destiné à être imprimé est creusé dans l'élément d'impression, qui est généralement en métal, le plus souvent en cuivre. Les creux sont plus ou moins profonds, ce qui permet une variété de tons.
Les outils determinent souvent le nom de la technique : Burin, Pointe-sèche, Manière noire, Eau-forte, Vernis mou, Aquatinte...
L'encre reste dans le creux du trait de la matrice apres essuyage et s'imprime.
En gros, les procédés de taille-douce se répartissent en deux groupes : d'une part les procédés d'attaque directe du métal avec un outil, d'autre part les procédés d'attaque indirecte, où le travail de morsure est exécuté par un acide, ces différents procédés pouvant d'ailleurs se combiner ou se succéder.
Méthode et outils taille directe
Parmi les procédés d'attaque directe, on compte d'abord la pointe sèche, pointe d'acier pour griffer le métal, y provoquant des écorchures que l'on appelle des barbes, dans lesquelles, au moment de l'impression, l'encre est retenue. La pointe sèche, magnifiquement illustrée par Dürer, a cependant le défaut de perdre très rapidement les finesses qui font sa beauté. Elle ne permet que quelques épreuves de bonne qualité.
Ensuite vient le burin. Cette petite barre d'acier de section carrée ou losangée, biseautée à une extrémité, emmanchée à l'autre dans une poire de bois, est l'outil par excellence du graveur. Poussée vers l'avant, dans une plaque que l'on peut faire pivoter, elle permet d'obtenir des pleins et des déliés, des droites pures et des courbes parfaitement galbées qui font toute la beauté de cette technique.
Le berceau permet de trouer d'une multitude de points la plaque. L'encre sera capturée dans ces trous pour une impression foncée. Avec le grattoir et le brunisoir, nous allons "réouvrir" des blancs pour créer les volumes de notre gravure. Une technique magique... de patience. :)
Méthode taille indirecte
Les procédés d'attaque indirecte sont tous des procédés d'eau-forte ou acide. La plaque de métal décapée est recouverte d'un vernis protecteur. Nous dessinons à la pointe séche, dénudant le métal partout où elle passe. La plaque est ensuite glissée dans l'acide qui mordra les zones dénudées, plus ou moins longtemps selon la profondeur de creux désirée.
Si le procédé de la gravure à l'acide est connu depuis le Moyen Âge, c'est seulement au début du XVIe siècle, avec Urs Graf et Dürer qu'on l'utilise pour l'estampe. Mais le vernis alors employé, est, mou, épais et opaque, ne permet que difficilement les remorsures et donc les effets propres à la taille-douce. Il faut attendre Callot avec son vernis dur et transparent pour obtenir de l'eau-forte, finesse et variété de tons.
Gravure au sucre et aquatinte
La gravure au sucre permet de laisser des surfaces créées avec le pinceau, vierges pour l'eau-forte, généralement utilisée avec l'aquatinte.
C'est un mélange de sucre et de gouache (ou d'encre de Chine) appliqué en dessin sur la plaque dégraissée. Puis celle-ci est vernie avec un vernis léger. On peut attendre ou non que la plaque soit sèche ; elle est passée sous l'eau bouillante, ou dans un bain d'eau claire : le sucre humidifié fait sauter le vernis à l'endroit où il se trouvait posé.
On peut alors appliquer la résine (colophane) sur la plaque, la fixer et passer la plaque à l'eau-forte (perchlorure de fer dilué).
L'aquatinte ou aquateinte est un procédé de gravure à l'eau-forte. Ce procédé consiste à recouvrir une plaque de métal d'une couche de poudre protectrice plus ou moins dense, puis à la plonger dans un bassin d'acide. Elle permet, grâce à l'utilisation de fines particules de résine (colophane ou bitume) saupoudrées puis chauffées, d'obtenir une surface composée de points plutôt que de traits par lesquels on obtient différents tons de couleurs.
Un artiste de monotypes dont nous avons admiré le travail au Puls'Art. Jean Jacques Maho.
L'impression :
L'impression en taille-douce nécessite l'emploi d'une presse particulière, composée d'une table maintenue par des piliers et agrémentée d'un plateau mobile placé entre deux cylindres, dont le mouvement est donné par une croisée (ou volant) actionnée par l'imprimeur.
La plaque de cuivre doit être encrée entièrement avec une encre grasse et souple mais non liquide; l'imprimeur la fait pénétrer dans les tailles avec un tampon ou poupée, la plaque étant posée sur un réchaud, la chaleur assouplissant l'encre. Puis l'imprimeur essuie, d'abord avec des chiffons, puis avec la paume de la main, toute l'encre qui est à la surface de la plaque, ne laissant ainsi que celle qui est dans les creux ou tailles.
Ensuite il pose la plaque, gravure vers le haut, sur le plateau mobile de la presse, la recouvre d'une feuille de papier préalablement humidifié pour le rendre plus souple et "amoureux" de l'encre, dispose les langes de feutre par-dessus le tout, et actionne la presse. Le plateau se déplace, et la plaque passe sous le cylindre supérieur qui exerce une énorme pression, forçant les langes à pousser le papier qui va chercher l'encre au fond des tailles.
Pour tirer une nouvelle épreuve, il faut recommencer toute l'opération. Le frottement au moment de l'essuyage, puis au moment du nettoyage de la plaque une fois la journée de travail terminée, use progressivement le cuivre. Aussi les tirages de qualité d'une gravure en taille-douce ne dépassent-ils guère deux mille exemplaires pour une eau-forte, et trois mille exemplaires pour un burin.
Monotypes
L'encre est appliquée à plat sur une matrice imperméable. le dessin dans l'encre une fois fini, nous créons une impression unique par application de la feuille et roulage.
Les évolutions de la gravure, à l'atelier
Encres non polluantes et acides doux
L'encre taille-douce AQUAWASH de Charbonnel
De plus en plus d’ateliers de gravure dont le notre, recherchent maintenant des encres hydrosolubles par respect de la sécurité, de l’environnement, en raison de la toxicité des solvants et des difficultés de recyclage…
Une encre spéciale pour gravure, appelée AQUAWASH, a été développée par le laboratoire LEFRANC & BOURGEOIS. Nous l'avons testé depuis 2006. Le liant est composé de plusieurs huiles émulsionnées, dont la seule différence réside dans la possibilité de diluer cette encre avec de l’eau ! Chez nous, on grave de10 à ... ans!
Acide perchlorure de fer
De la même façon, nous n'employons que le perchlorure de fer comme acide. Adieu acide nitrique et autre sulfurique...